EXTRAIT DE L’ALMANACH D’ÉRIC : 24 février : Rochant

24 février 2007

EXTRAIT DE L’ALMANACH D’ÉRIC : 24 février : Rochant

« Le partage du savoir. »

février

55/311

Éric Rochant

(Paris, 24.02.1961)*

Réalisateur, scénariste français.

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« VALÈRE : Il est un peu capricieux, comme je vous ai dit ; et parfois il a des moments où son esprit s’échappe et ne paraît pas ce qu’il est.

LUCAS : Oui, il aime à bouffonner (...)»

(Molière, Le Médecin malgré lui, acte II, scène 1.)

Diplômé de l’école de cinéma l’IDHEC en 1983, Éric Rochant est devenu réalisateur et scénariste. Dix films jalonnent sa carrière : Comme les doigts de la main (1984), French Lovers (1985), Présence féminine (1987, César du court métrage et Grand Prix du court métrage au festival d'Avoriaz), Un monde sans pitié (1989), Aux yeux du monde (1990), Les Patriotes (1994), Anna Oz (1996,avec Charlotte Gainsbourg et Gérard Lanvin), Vive la République (1997), Total Western (2000), L'École pour tous (2006). Pour certains, Éric Rochant serait « l’homme d’un seul film », Un monde sans pitié, consacré par le Prix de la critique au festival de Venise, le Prix Louis Delluc, le César 1990 de la meilleure première oeuvre de fiction et le César du meilleur jeune espoir masculin pour Yvan Attal. Considéré comme un film-culte, Un monde sans pitié a marqué la naissance de ce que l’on a appelé le « jeune cinéma français », « un cinéma installé dans le présent et dans les contradictions du présent, sans inhibitions, qui parlait juste des difficultés de la vie¹. » Proche du réel, le réalisateur y prenait position sur la société. « C’est un film sur l’état de la jeunesse dans un monde en mutation, dans un monde où tombent les utopies². » Dans la même interview de 1995 pour l’Humanité presse, à la question « Y a-t-il une idée pour laquelle vous avez véritablement envie de vous battre ? », Éric Rochant répond : le partage du savoir. Pour lui, « il ne peut y avoir aucune avancée en matière de démocratie, de justice sociale, sans partage du savoir. » « On ne pourra transformer la société qu’en donnant à tous l’accès à l’éducation. » Sur ce thème, dix ans plus tard, Éric Rochant réalise L'École pour tous. Arié Elmaleh incarne Jahwad, recherché par la police et cancre invétéré qui se fait passer pour un prof. Non sans clichés, cette « comédie d’imposture » digne du Médecin malgré lui en dit long sur le monde de l’école aujourd’hui.