EXTRAIT DE L’ALMANACH D’ÉRIC : 21 novembre : Ollivier
« Éric le Rouge était un chat superbe qui aurait mérité qu’on l’épouse. » |
21 novembre
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Éric Le Rouge (Pas)Chat d’Éric Ollivier*.
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Journaliste au Figaro, Éric Ollivier a obtenu le Prix Nimier et le Prix Interallié. Il est l’auteur, entre autres, de La loi d’exil, Lettre à mon genou, De si longues vacances. Mais il a aussi donné sa langue aux chats : « Un jour, Éric le Rouge, beau matou blond tirant sur le tigré, à force de tapiner dans le quartier, a découvert qu’il pouvait se nourrir à bon compte, au détriment des deux chats fétiches de la maisonnée : après eux, trop bien nourris, il surgissait et nettoyait les assiettes. (…) Le Rouge leur laissait toujours de quoi manger. Mais quand on mesure sur le boulier le prix d’entretien mensuel de deux chats de haut vol, on atteint des sommes astronomiques (à la hauteur des griffes, bien sûr) s’il faut prévoir une troisième fortune du pot tous les jours, et puis c’est crispant d’être exploité par un nomade irrespectueux. (…) Pour une fois, convenons-en, les deux potentats noirs (ils ont une belle fourrure car ils aiment le beurre et l’huile d’olive) ont consenti un effort. Partisans occultes d’un certain… eugénisme, ils ont apporté une pièce de Ionesco, Comment s’en débarrasser, cette contribution culturelle étant la seule part qu’ils acceptaient de prendre au dilemme familial. (…)Les bipèdes ont tout envisagé, y compris le poison ou le coup de fusil. Mais ils étaient gens de conscience, aimant l’harmonie par-dessus le marché. Car Éric le Rouge était un chat superbe qui aurait mérité qu’on l’épouse. Il ne faut jamais désespérer de la Providence, comme on le voit en l’épilogue de ce conte bref. Personne de sensé n’y aurait pensé. Un jour, profitant de l’absence de la patronne et de la distraction de la bonne, Éric le Rouge s’est introduit dans le garage-économat. Mais il était tellement absorbé à déguster ce que bien des restaurateurs chinois donnent aux hommes qu’il n’a pas entendu claquer les portes. Il est resté coincé trois jours, pendant que ses semblables à fourrure noire somnolaient au salon. Quand le garage-paradis s’est ouvert devant l’automobile de la patronne, le Rouge, affamé par une diète (de guerre), a bondi vers la liberté. Et il n’a plus montré le bout de son nez (impertinent) à ses « semblables » dédaigneux. Qui continuent de grossir comme des mandarins, exigeants et capricieux car ils ont compris depuis Aménophis Ier que les hommes (poires) sont à leur disposition, étant à leur dévotion1. »
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*Date et photo aimablement communiquées par Éric Ollivier. 1. Extr. de : « Les chazintrus ou Comment s’en débarrasser », Ma langue aux chats, Paris, Les belles Lettres, 2000, p. 55. Ill. : Chat roux, © Paule Liard, reproduit avec l’aimable autorisation de Paule Liard que nous remercions ainsi que Coryne Hautemaison. D.R. Remerciements à Éric Ollivier. Éric Ollivier (21.11.1927-30.01.2015**) écrivain, scénariste et journaliste français. ** https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89ric_Ollivier [consulté 19.01.2019] |
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Autres anniversaires : Éric Houser (21.11.1956)*, journaliste, écrivain et poète français..../… |
posté par Erica, 21.11.2007.
maj 19.01.2019 pour date décès Éric Ollivier