EXTRAIT DE L’ALMANACH D’ÉRIC : 10 juin : Hersebom
« L'enfant sur la bouée. » |
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Erik Hersebom Personnage du roman de Jules Verne et André Laurie, L'Épave du Cynthia.Capitaine de l'« Alaska ». |
10 juin
162/204
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Seul Erik dans l'œuvre de Jules Verne, Erik Hersebom est le personnage principal de L'Épave du Cynthia. Ce roman, paru en 1886, en fait sous la double signature de J. Verne et A. Laurie1 , retrace l'histoire d'un enfant trouvé sur une bouée, "sauvé des eaux" après le naufrage du Cynthia et recueilli par la famille d'un brave pêcheur norvégien de la province de Bergen, maaster Hersebom. Personne n'a jamais dit à Erik qu'il avait été adopté. Un jour, le maître d'école, M. Malarius, reçoit dans sa classe la visite du célèbre docteur Schwaryencrona. Interrogé par le docteur, Erik, le meilleur élève (qui se distingue également des autres physiquement par la couleur brune de ses cheveux, de ses yeux et de sa peau), répond brillamment à toutes ses questions. Mis au courant de la situation d'Erik par Malarius, Schwaryencrona décide de rencontrer les parents adoptifs. Il leur propose d'emmener Erik avec lui afin de lui permettre d'étudier pendant deux ans. Il s'étonne qu'ils n'aient pas fait une seule démarche pour retrouver les parents d'Erik et dit qu'il s'en chargerait volontiers lui-même s'ils en sont d'accord. Erik part finalement avec le docteur. Il revient deux ans plus tard puis retourne à nouveau étudier pour devenir docteur en médecine. Mais, toujours passionné par la mer, la géographie et les voyages, Erik a appris parallèlement le métier de marin. De son côté, le docteur Schwaryencrona et ses amis poursuivent l'enquête. Ils retrouvent la trace d'un dénommé Patrick O'Donoghan, ancien novice sur le Cynthia et seul témoin vivant du naufrage ! Il serait maintenant à bord de la Véga, le navire de Nordenskiold qui semble porté disparu... Erik, qui a lors vingt-deux ans, n'y tient plus : il décide de tenter l'impossible et s'embarque sur l'Alaska avec ses compagnons : "Il s'agissait de retrouver Nordenskiold et Patrick O'Donoghan, de remplir un devoir sacré, tout en découvrant peut-être le secret de sa propre naissance2." Aubout de mille péripéties, déjouant les dangers des glaces de l'Arctique et les pièges tendus par le sinistre Tudor Brown, visiblement lié à Patrick O'Donoghan, Erik et son équipage parviennent -et ce n'était même pas le but recherché au départ ! - à accomplir "en sept mois et quatre jours, le premier périple circumpolaire3" ! "Avant lui, d'autres voyageurs avaient franchi les détroits artiques américains et reconnu le passage nord-ouest ! Avant lui, Nordenskiold et Tudor Brown avaient doublé le Tchelynskin et franchi le passage nord-est ! Mais ce que personne n'avait fait encore, c'était d'aller d'un passage à l'autre, c'était de décrire autour du pôle, par les mers arctiques, le cercle complet de 360 degrés4." Rendu célèbre malgré lui par cet exploit, interviewé par un reporter, Erik raconte toute son histoire. Il reçoit bientôt une lettre de M. Durrien (ou Durrieu5), consul général honoraire et membre de la Société de géographie. Tous les éléments coïncident et la vérité peut enfin éclater : Erik Hersebom est en réalité le petit-fils de M. Durrien. Outre son grand-père, Erik retrouve sa mère, qui était bien sur le Cynthia au moment du naufrage tandis que la fameuse bouée se détachait accidentellement ou non du canot de sauvetage. Le père d'Erik, quant à lui, est mort dans un accident de mine quand Erik avait six mois. Erik se nomme Émile-Henri-Georges Durrien. "Quoique son état civil ait été rectifié et qu'il porte aujourd'hui légalement son nom d'Émile Durrien, il a tenu à y ajouter celui d'Hersebom, et tous les siens ont conservé l'habitude de l'appeler Erik.6"
Mélange de fiction et de réalité grâce à l'introduction dans le récit et dans l'action de la mythique Véga et de Nordenskiold, il aura fallu attendre cent-vingt ans pour que le "tour du Pôle Nord" soit effectivement réalisé par un autre et vrai Éric celui-là, et français pour faire plaisir à Jules Verne !, Éric Brossier sur "Vagabond", c'est pourquoi il était tentant de mettre son précurseur imaginaire Erik Hersebom à la même page dans cet Almanach...
Site Internet : http://djp.tvn.hu/HTM/Verne/Text/EC/EC.php : texte intégral en suédois. Illustrations.
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L'Alaska
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*L'Épave du Cynthia, Paris, Les Humanoïdes Associés, Bibliothèque aérienne, 1977, p. 248 : "le 7 octobre 1858, le Cynthia faisait naufrage à l'est des îles Féroë." Erik était alors âgé de sept mois. 1. Cf. Simone Vierne, "L'authenticité de quelques oeuvres de Jules Verne", dans Grand Album Jules Verne, Hachette, 1982, p. 199. 2. L'Épave du Cynthia, p. 183. 3. Ibid., p. 239. 4. Ibid. p. 205-206. 5. L'orthographe diffère en effet entre la première apparition de M. Durrieu (p. 148) et la fin du roman (Durrien). 6. Ibid., p. 264. Illustrations : http://djp.tvn.hu/HTM/Verne/Text/EC/20.htm D.R. |
date mise à jour de cette page : 22.12.07