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Le blog d'Erica
9 avril 2007

EXTRAIT DE L’ALMANACH D’ÉRIC : 9 avril : Abrahamsen

« Les signes de l’art gothique. »

 

 

Erik Abrahamsen

 

(Brande, Jutland, 9.04.1893-Copenhagen, 17.02.1949)*

 

Musicologue danois.

 

9

avril

 

 

100/266

 

Après avoir étudié au Royal Danish Conservatory of Music (1910-13), Erik Schack Olufsen Abrahamsen fut organiste, chef de chœur (Luther Church, 1914-24) et directeur de la section Musique de la Bibliothèque Royale de Copenhague (1916-21). Il suivit les cours de Angul Hammerich (1848-1931) en histoire de la musique à l’Université de Copenhague et en 1917 il soutint un mémoire sur la transition de la liturgie catholique à la liturgie protestante au Danemark aux 16e et 17e siècles. Durant ses années à la Bibliothèque royale, il commença à étudier sa vaste collection de fragments liturgiques latins sur la base de laquelle il tenta de reconstruire la liturgie médiévale danoise et de reprendre la théorie du chant grégorien de Peter Wagner (1865-1931)1. Il la soumit comme thèse de doctorat à l’université en 1921, mais quand Hammerich se retira (1922) et qu’aucun successeur ne fut nommé, Abrahamsen la présenta à Wagner à l’Université de Fribourg, où il obtint son doctorat en 1923. En 1924, il fut le premier à être nommé professeur de musique et musicologie à l’Université de Copenhague (1926). Il organisa et dirigea les études de musique à l’université et établit l’Institut de musicologie ce qui le conduisit à prendre un intérêt actif en éducation musicale. Erik Abrahamsen fut aussi producteur de musique populaire à la radio danoise et critique musical. Ses livres et ses essais s’adressent autant au grand public qu’aux professionnels. Il collabora à la préparation de précieuses éditions dont le Niels Jesperssøns Graduale.

 

Éléments romans et allemands dans le chant grégorien et la chanson populaire en Danemark. Erik Abrahamsen constate la perte de contact avec le Moyen Âge dans l’Église danoise au début du XXe siècle. Pendant la Réforme, en réaction contre l’usage de la langue latin dans les églises, les mélodies grégoriennes sont adaptées en texte danois. Au XIXe siècle,  les romantiques essaient de chercher leur inspiration dans la musique ancienne mais le lien est perdu. Les sources historiques de la musique danoise sont rares. La plupart des textes musicaux ont disparu. Les documents sur les chansons populaires en Danemark sont aussi vagues. Il n’y a pas de transmission écrite des mélodies avant le XIXe siècle. Seules quelques mélodies ont été transmises et ont subi beaucoup de transformations. On peut essayer de partir des documents médiévaux qui parlent du plain-chant : actes de donations, actes de fondation, chartes écrites par des évèques, testaments, statuts de confréries, actes de monastères, manuscrits de monastères contenant des fragments grégoriens... Erik Abrahamsen s’interroge sur le problème de la destruction systématique des vieux livres liturgiques en papier ou en parchemin qui servirent de couvertures à d’autres livres jusqu’à la fin du XVIe siècle : « Si l’on parcourt les rayons des bibliothèques et des archives du Danemark, on comprend ce que sont devenus les autres manuscrits du Moyen Age. En effet, on constate que plusieurs ouvrages sont recouverts et reliés avec des fragments d’anciens livres de chant. Les lignes rouges, les notes noires, les initiales enluminées ou dorées brillent et ressortent dans les vastes rayons de livres couverts de poussière. Les livres de chant ont donc servi, au XVIe siècle, à relier des livres profanes. On choisissait, pour cela, les parchemins les plus forts et les plus beaux. » « Ces parchemins sont parfois malpropres et recouverts de colle... Il faut alors les gratter jusqu’à ce que les grandes notes noires, les lignes rouges, les couleurs vives et claires réapparaissent. Ces dernières sont, en général, bien conservées, sous la poussière des siècles. » Erik Abrahamsenpropose une « classification de ces parchemins d’après les noms de lieux indiqués par le copiste sur la couverture et qui correspondent au contenu des livres. En rassemblant les parchemins qui ont la même indication de lieu, il semble que ces parchemins proviennent du même manuscrit. » Malgré le doute sur l’authenticité et l’origine de ces sources, il est possible d’étudier la musique médiévale danoise, son évolution et sa spécificité, en comparant ces fragments avec des manuscrits allemands et latins : les différences portent sur la notation, carrée ou gothique, la structure de l’ « arc grégorien » selon ses courbes montantes (arsis) et descendantes (thesis), les notes et syllabes accentuées ou non, les cadences, les interversions et transformations de notes ou de formules mélodiques, les différences entre les neumes. « Ce qu’il y a de singulier, c’est que beaucoup de manuscrits sont en style strictement allemand mais qu’ils sont en même temps notés avec la note carrée, c’est-à-dire avec la note spécialement romane. » Les principales sources citées sont : le Liber scolae Virginis, le Liber daticus Lundensis, le Canon Roschildensis, le Livre de Bjaeverskov, le codex Kiloniensis, lePontificale d’Upsal, le Graduale Sarisburiense, le Liber agendarum ecclesiae Sleswicensis. Pour Abrahamsen, il semble d’une grande importance d’avoir montré l’influence allemande sur la musique danoise . Les courbes musicales « marquent la même idée d’abstraction, s’étendent vers le ciel de la même manière caractéristique que les arcs de l’architecture gothique. » Elles « se manifestent comme de vrais enfants d’une âme gothique. »

 

Bibliogr. En klosterbog fra middelalderens slutning (1933). Niels Jesperssøns Graduale 1573 (1935). Danmarks gamle folkeviser (1935-76). Éléments romans et allemands dans le chant grégorien et la chanson populaire en Danemark, Copenhague, P. Haase, 1923, 235 p. Résumé en danois. (Consultable à la Bibliothèque Nordique, cote 8 SC SUP 24596 NOR).

 

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*Notice rédigée d’après article de John Bergsagel dans The New Grove Dictionary of Music and Musicians, McMillan, 2001. 1. « Pie X nomma [Peter Wagner] membre de la commission chargée de l’édition vaticane de chant grégorien, où il se fit remarquer comme champion de la « tradition vivante », qui voulait conserver certaines modifications survenues au cours des siècles dans les anciennes mélodies grégoriennes » (art. « Wagner, Peter Joseph », Dict. de la Musique, Bordas, 1970).

Autres anniversaires :

 


 

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