EXTRAIT DE L’ALMANACH D’ÉRIC : 8 février : Hadj

8 février 2007

EXTRAIT DE L’ALMANACH D’ÉRIC : 8 février : Hadj

« Mais si tu veux vraiment faire de l’argent, il faut voler des cahiers Clairefontaine.
C’est les plus beaux et les plus chers, ils se revendent très bien¹.»

8 février 39/327	Éric Hadj (Paris, Belleville, 8.02.1968)* Reporter-photographe français, d’origine algérienne-espagnole.
7________________ 8________________ 9________________ 10________________ 11________________ 12________________ 13________________ 14________________ 15________________ 16________________ 17________________ 18________________ 19________________ 20________________	De son enfance et de sa jeunesse, Éric Hadj-Hamdri a tiré une chronique croustillante, Sous la tête de ma mère. Il y décrit sa famille : son père algérien (Kabyle) alterne périodes de travail et de chômage ; sa mère, espagnole, est concierge. Éric a une sœur, Isabelle, de deux ans son aînée. Tous quatre vivent à Belleville où il est né en 68. Quant à ses grands-parents d’Espagne et d’Algérie, Éric ne les voit que pendant les vacances. À quatre ans, Éric entend pour la première fois traiter un camarade de « sale Arabe ». Il découvre le racisme, apprend qu’il est lui-même arabe et qu’il existe aussi des juifs (en verlan des « reubeus » et des « feujs ») L’école, ça ne l’intéressera jamais ; il s’y montre un élève violent, dissipé, au désespoir de ses parents. Son monde à lui est ailleurs, dans la rue, avec ses copains, plus tard avec sa bande (en verlan « deban »), dans le square de la rue Jean-Pierre Timbaud : « La rue excite tous les gosses du monde, parce que la rue c’est la vie en direct. Sauf qu’à Belleville, c’est la merde en direct² ». C’est là qu’il grandit, année après année, avec ses copains, maîtrisant vite la règle d’or « pour vivre, il faut de l’argent ». Sinon, il n’y a pas d’autre solution que de voler, racketter, trafiquer, au risque de la prison. Avec l’argent, on peut tout faire : s’habiller à la dernière mode, acheter un Chappy ou une moto de cross, aller au cinéma, en boîte, se payer des filles, de l’alcool, de la came, etc. À quinze ans, grâce au magazine Photo, c’est le déclic ! Éric Hadj vient de découvrir « un métier formidable » : photographe. « C’est ce métier qu’il veut faire ; c’est le seul qui vaille la peine. » Éric Hadj, après encore bien des péripéties, s’accroche pour réaliser son rêve. En 1992, un premier reportage sur le milieu qu’il connaît bien. dans Le Parisien le fait connaître. Il est aujourd’hui reporter-photographe chez Sipa Press. Il précise qu’il serait incapable de voler quoi que ce soit. Une bien belle histoire.
Sudoc, Bnf. 1. Sous la tête de ma mère, J.-C. Lattès, 2001, p. 131. Ibid., p. 33. 2. Ibid., p. 227. Ill. en bas : « Hakim et Samir à Belleville », 1990, © E. Hadj, photo de couverture de Sous la tête de ma mère*. Remerciements à Éric Hadj.
Autres anniversaires : Eric Schopler (8.02.1927-7.07.2006), psychologue américain, pionnier du traitement de l'autisme (TEACCH). http://ericschopler.blogspot.fr/ http://en.wikipedia.org/wiki/Eric_Schopler Eric Gustaf Gisslen (8.02.1911), peintre suédois. (SK) (courte notice).