EXTRAIT DE L’ALMANACH D’ÉRIC : 31 janvier : Nossack

« La mort ? Contre elle il y a une assurance. Je veux dire : la vie¹. »

	Hans Erich Nossack (Hambourg, Allemagne, 31.01.1901 - Hambourg, 2.11.1977)* Romancier allemand.	31 janvier 31/335
Hans Erich Nossack est le fils d’un commerçant de Hambourg. Il fit des études de philologie et de droit à l’université de Iéna, fut un temps entre autres le journaliste, sympathisa avec le Parti communiste. Il écrivit longtemps secrètement, le régime nazi lui interdisant de publier, mais ses manuscrits furent tous détruits lors du bombardement de Hambourg (1943). Après la guerre, il recommença à écrire des romans et enfin à pouvoir les publier et à en vivre. Les thèmes et les questions qu’il aborde sont proches de l’existentialisme - la mort, le néant, le vide, l’absurde, le conflit entre l’individu et le social – ou évoquent des situations kafkaïennes : dans La preuve impossible, l’accusé, un homme qui travaille dans une compagnie d’assurance vie et dont la femme a disparu, prétend qu’il y a des cas « inassurables ». Le procès se poursuit indéfiniment, l’accusé répond de façon paradoxale, il ne sait pas, par exemple, ce qu’il aurait fait s’il avait su que sa femme pleurait cette-nuit là. Il ne peut décider s’il est coupable ou non. La preuve est impossible. Début de Spirales (Extrait) : « Un incident a provoqué une nuit blanche. L’homme s’efforce de revivre sa vie entière ; il se juge et se partage les rôles ; tour à tour il s’accuse, il se défend et cherche à obtenir sa grâce pour trouver enfin le repos. Mais sans cesse la spirale de ses pensées, au moment de sombrer dans le sommeil, se heurte à de nouveaux fragments de son existence et se dresse dans l’inexorable pénombre de l’insomnie. Peut-être l’homme devra-t-il se résoudre à abandonner la lutte et demeurer transi devant la fenêtre. Dehors voici l’aube et les oiseaux commencent à gazouiller. » Bibliogr. : Nekyia : récit d’un survivant (1947). Interview avec la mort (1948). La Dérive (1955). Spirales : roman d’une nuit d’insomnie (1956). Le Frère cadet (1958). Avant la dernière révolte (1961. année où il reçut le prix G. Büchner). Le Cas d’Arthez (1968). Au vainqueur inconnu (1969). La Mélodie dérobée (1972).		21_________________ 22_________________ 23_________________ 24_________________   1_________________   2_________________   3_________________   4_________________   5_________________   6_________________
*Lafont-Bompiani, Le Nouveau dictionnaire des auteurs de tous les temps et de tous les pays, R. Laffont, t. III, p. 2342-2343. Photo : *Brockhaus die Enzyklopädie in vier und zwanzig Bänden, Leipzig, Mannheim, F. A. Brockhaus, 1996. 1. Spirales III, La preuve impossible, p. 108 dans Spirales : roman d’une nuit d’insomnie, trad. de l’allemand par André Cœuroy, Gallimard, Du monde entier, 1959.

---