EXTRAIT DE L'ALMANACH D'ERIC : EPAGOMENE I
« Oublie-moi. » |
(Épagomène I)
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Éric |
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(A la claire fontaine)
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« Que je parle ou garde silence
Elles scintillent à jamais
En taille douce au plus secret
Les impressions d’adolescence1 » (Éric Tellenne)
Lui, son regard interrogatif, cherchant à percer un mystère, cherchant à savoir, à comprendre derrière la façade des mots un peu inutiles et dérisoires.
C’est son regard qu’il m’a laissé, qu’il m’a transmis, sa question sans réponse, sa vérité nue – sa Force et sa Lucidité incroyables. Comment un seul regard posé sur moi a-t-il pu me bouleverser à ce point ? Son regard a valeur de talisman, pour la vie. Unique lien avec lui.
C’est au travers de son regard que je vois depuis. Toute l’énigme du temps écoulé, les traits à peine changés.
Un regard semblant poser la question : « est-ce que tu m’aimes ? » et qui trouve la réponse évidente dans un minuscule aveu de paupière baissée, troublée jusqu’au fin fond de l’âme.
Échange secret et douloureux cœur à cœur. La rencontre a bien eu lieu. Je ne l’ai pas rêvée même si elle n’a duré qu’un instant, Essentiel et Intact2.
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*1er épagomène ou "jour blanc", qui n'entre pas dans le décompte normal des jours du calendrier, situé ici, par convention, au début de l'Almanach d'Eric, après la présentation et l'introduction et avant le 1er janvier proprement dit. On peut donc considérer ce jour blanc comme le "jour J" ou le "jour zéro" débutant l'almanach. L'épagomène I peut être considéré comme l'entrée dans le labyrinthe. 1. La clé des chants : poèmes, Paris, Ramsay, 1997, p. 236. 2. Érica, Atelier d’écriture « Éclats d’encre », Montmorency, 20.10.2000. Remerciements à M. Jean-Marie Nusse pour son autorisation de reproduction du logo des Papeteries de Clairefontaine. |
« Tu sais bien, Ami, que la plus belle lettre que je puisse t’écrire –
(Mireille Sorgue, Lettres à l’Amant, Albin Michel, Le Livre de poche,2002, t.1, p. 192). |